L'État, les familles et l'obligation scolaire au Nouveau-Brunswick dans les années 1940

Auteurs-es

  • Jacques Paul Couturier
  • Wendy Johnston

Résumé

En 1941, le gouvernement du Nouveau-Brunswick remplace diverses mesures législatives régissant la fréquentation scolaire, dont la plus ancienne remonte à 1906, par une nouvelle loi, plus musclée. Celle-ci entre en vigueur immédiatement, mais donne assez peu de résultats. En fait, ce n’est pas avant le milieu des années 1940, après une autre révision législative et l’introduction du programme fédéral d’allocations familiales, qu’elle commence à porter fruit, et encore, pas à la mesure des espoirs de ses promoteurs. La cause de la fréquentation scolaire obligatoire prend en effet une nouvelle dimension au moment de l’introduction des allocations familiales, quand s’ajoute aux interdits et aux sanctions de la loi scolaire la possibilité pour le surintendant de faire suspendre le paiement de l’allocation d’un enfant qui n’est pas en classe. C’est alors que s’engage une forme de conversation entre les autorités scolaires, incarnées par le surintendant, et les parents au sujet de la scolarisation des enfants et de la situation des familles. Ces échanges montrent que les motifs de l’absentéisme scolaire sont en grande partie liés à la pauvreté des familles et au besoin d’une participation des enfants à l’économie familiale. C’est une perspective que les réformateurs scolaires n’ont pas réellement saisie dans les années 1940.

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Publié-e

2002-05-01

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