La dynamique sociale du catholicisme québécois au XIXe siècle : éléments pour une réflexion sur les frontières et les conditions historiques de possibilité du « social »

Auteurs-es

  • Jean-Marie Fecteau

Résumé

Cet article a pour but d’interroger la polysémie du concept de « social » en étudiant ses formes de manifestation au XIXe siècle. Il est affirmé ici que le libéralisme construit le lien social en excluant la problématisation des tensions qui traversent les sociétés capitalistes en terme de problème « social », rabattant ainsi la résolution de l’essentiel de ces tensions sur la société civile et sur l’initiative privée. C’est dans ce contexte spécifique de promotion du « privé » que peut être pensée l’expansion des institutions religieuses dans l’espace québécois de l’époque. Ceci au prix d’un radical retranchement de l’Église du champ politique, accompli par le biais de la reconnaissance étatique de la liberté religieuse au milieu du siècle. Désormais conçue, au regard de l’État, comme association d’individus sans statut particulier, l’Église devra s’attacher à réoccuper le « social » de façon originale, en réorganisant le tissu local de la société civile selon les paramètres de la communauté de foi. Libéralisme et cléricalisme sont donc, paradoxalement, les deux formes indissociables de consolidation de la société capitaliste au Québec.

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Publié-e

2002-11-01

Numéro

Rubrique

Le social à l'oeil, 2e partie