L'éclosion de la vocation religieuse chez les soeurs dominicaines de Trois-Rivières : pour un complément aux perspectives de l'historiographie récente
Auteurs-es
Lucia Ferretti
Chantal Bourassa
Résumé
En tout, 696 Canadiennes françaises, y compris les fondatrices, sont entrées à partir
de 1901 chez les Dominicaines du Rosaire de Trois-Rivières puis dans la congrégation
qui lui a succédé. Des 696, 262 sont entrées pour toujours; parmi elles, certaines
sont mortes avant d’avoir pu prononcer leurs derniers voeux tandis que
quelques professes perpétuelles ont fini par sortir, au milieu des années 1960, après
plusieurs années de vie en communauté. Cette étude des soeurs dominicaines de
Trois-Rivières suggère que les principaux éléments qui ont pu contribuer à favoriser
les vocations dominicaines sont à trouver non pas dans les origines sociales et
géographiques des futures religieuses, mais plutôt dans les circonstances de leur
enfance et de leur adolescence, ainsi que dans le soutien familial et général dont
jouissait la vie consacrée. Ainsi, les religieuses entrées après 1945 entretiennent un
rapport à la vocation différent de celui de leurs aînées. La richesse des sources
qualitatives permettent aux auteures de construire un discours qui, sans négliger la
part des facteurs structurels et sociologiques dans l’éclosion des vocations, donne
aussi leur place aux dimensions plus culturelles et spirituelles de ce choix de vie.