"On the threshold of manhood": Working-Class Religion and Domesticity in Victorian Britain and Canada
Auteurs-es
Nancy Christie
Résumé
De récentes études indiquent que les registres des adhérents à une église ne sont pas
une mesure fiable de la religiosité de la classe ouvrière victorienne. Plus particulièrement,
les formes de la pratique religieuse ouvrière avaient tendance, lorsque
combinées aux visées ouvrières de la masculinité, à privilégier l’espace domestique
plutôt que l’appartenance à l’église comme lieu principal de l’expérience chrétienne.
Le journal personnel religieux et la correspondance familiale de Frederick et
Fanny Brigden, deux Londoniens de la classe ouvrière, témoignent de la version
propre à Brigden de la religiosité domestiquée et de sa conception d’une masculinité
ouvrière respectable. Son obsession de toujours pour la tempérance, l’épargne,
la débrouillardise et la religion n’était ni imposée par les valeurs des classes dominantes
ni empruntée à celles-ci. Non, elle émanait directement de son expérience
des inégalités et des vicissitudes de la vie de la classe ouvrière. Comme le montre
l’exemple de Brigden, la conception que nourrissait les familles de la classe
ouvrière de la domesticité ne faisait pas qu’imiter celle des élites bourgeoises
dirigeantes, mais elle découlait de leur propre interprétation de la religion et de
leurs propres stratégies de survie.