L'évolution de la productivité agricole dans la plaine de Montréal, 1852-1871: grandes et petites exploitations dans un système familial d'agriculture
Auteurs-es
Christian Dessureault
Résumé
Les campagnes de la région de Montréal amorcent au milieu du XIXe siècle une
importante phase de changement. Cette étude vise à mesurer la productivité des
exploitations agricoles de cette région durant cette période. L’enquête porte sur
trois paroisses situées à des distances plus ou moins grandes de la ville de
Montréal : Pointe-aux-Trembles, Boucherville et Saint-Damase. À partir des données
des recensements, nous évaluons les variations de la productivité de la terre et
du travail selon les paroisses et surtout selon la taille des exploitations. L’impact
conjugué de la consolidation foncière et de la première mécanisation entraîne à
moyen terme un accroissement de la productivité du travail. La productivité de la
terre demeure toutefois faible et les rendements sont moins différenciés dans
l’espace que la productivité du travail. Les conséquences de la restructuration foncière
et de la mécanisation sur les indices de productivité sont variables. L’avantage
de ces deux changements réside d’abord dans les gains importants au niveau de la
productivité du travail. Par contre, l’emploi de pratiques extensives, moins friandes
de bras, explique sans doute que les exploitations plus étendues et plus mécanisées
affichent de manière générale une productivité de la terre inférieure à celle des plus
petites exploitations disposant d’une capacité excédentaire de travail et cultivant de
manière plus intensive le sol.