Les articles de ce numéro spécial témoignent du tournant culturel qu’a suivi l’étude
du nationalisme. Le souci qu’on semble s’y faire pour la construction narrative de
l’identité nationale y est tempéré par la propension des auteurs à chercher à comprendre
le terrain mitoyen entre les pratiques sociales et culturelles. En se demandant
comment les Canadiens ont « intériorisé » les notions d’identité nationale,
comment ils les ont intégrées à leur quotidien et à leur monde matériel et comment
ils ont forgé leur canadianité au fil des rencontres interculturelles, les auteurs
révèlent un nationalisme canadien qui prend non pas la forme du grand idéal
national, mais celui de pratiques, de rencontres et de récits plus tangibles.