Reparative Remembrance: Feminist Mobilizations of Louise Michel, Emma Goldman, and Sylvia Pankhurst
Résumé
Les processus polyvalents par lesquels la mémoire des militants et militantes historiques est perpétuée sont façonnés par les projets politiques contemporains. Sur la base d’observations récentes concernant la relation entre la mémoire et l’activisme, nous soutenons que la mémoire culturelle pérenne de trois révolutionnaires de la fin du XIXe et du début du XXe siècle s’est articulée autour du réexamen qu’en ont fait les mouvements féministes de la « deuxième vague » à la fin du XXe siècle. Certains ouvrages biographiques ou d’auto-biographie féministes ont sans aucun doute contribué à l’évolution du souvenir de ces figures au fil du temps, en faisant passer le récit de leurs relations conflictuelles avec les mouvements féminins de leur époque à une interprétation ultérieure faisant d’elles des féministes exemplaires. Nous pouvons donc avancer qu’une rhétorique de la réparation est au coeur de l’écriture des féministes de la deuxième vague, et que la remémoration réparatrice a eu une incidence continue sur la représentation de ces figures jusqu’à ce jour.