En quête de domestiques : l’« échec » de l’installation d’une filière guadeloupéenne au Canada (1910-1911)

Auteurs-es

  • Monique Milia-Marie-Luce Université des Antilles

Résumé

De la Confédération à la Première Guerre mondiale, la domesticité a constitué un secteur d’embauches important pour la main-d’oeuvre féminine et une porte d’entrée pour les femmes immigrantes. Dans une nation en construction, les domestiques blanches, particulièrement britanniques, sont recherchées par les familles bourgeoises ainsi que par le gouvernement pour conforter les installations dans l’Ouest canadien. Malgré une forte demande, la politique d’immigration est sélective et ne favorise pas l’admission des Asiatiques et des Noirs. Face à une pénurie, des notables canadiens-français recrutent, entre 1910 et 1911, des femmes et quelques hommes dans la colonie française de la Guadeloupe. L’article montre que cette initiative privée s’inscrit dans une quête de servante générale, flexible et bon marché. Elle contraint néanmoins les agents du service de l’Immigration à intervenir, d’une part en raison de la législation en vigueur, qui de fait ne permet pas l’entrée de ces domestiques sur le sol canadien. Il s’agit d’autre part d’empêcher l’installation d’une filière qui encouragerait officiellement l’immigration de Noirs au Canada.

Biographie de l'auteur-e

Monique Milia-Marie-Luce, Université des Antilles

Monique Milia-Marie-Luce est maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université des Antilles et membre du laboratoire AIHP-GEODE EA-929.

Publié-e

2022-12-05