Qualifier l’esclavage et (commencer à) commémorer son abolition au Sénégal : la loi du 5 mai 2010
DOI :
https://doi.org/10.1353/his.2020.0008Résumé
En mai 2010 le Parlement sénégalais votait une loi déclarant l’esclavage crime contre l’humanité. Le Sénégal est ainsi devenu le premier pays africain à édicter une telle loi mémorielle. L’adoption de cette loi et les débats qui l’entourèrent permet de réfléchir au lien entre histoire et mémoire, entre justice et mondialisation. Ce lien apparaît formé par des notions morales qui s’expriment dans une tension entre diversité et processus d’homogénéisation; dans le cas présenté, il renvoie à des concepts tels que le devoir de mémoire, la reconnaissance du passé, les réparations, la réconciliation. Ces concepts doivent être appréhendés dans leurs continuités historiques en soulignant les rapports de force dans lesquels ils sont énoncés.