Entre l’invention et la réalité : paysage et histoire vivante dans les villages-musées de pionniers au Canada
DOI :
https://doi.org/10.1353/his.2016.0006Résumé
L’article ci-dessous établit une analogie entre les représentations des peintres
paysagistes et la construction de villages-musées de pionniers. Si les peintres
paysagistes concevaient des scènes de manière à privilégier certaines vues et
à en effacer d’autres, les villages-musées de pionniers ont, sensiblement de la
même façon, construit des vues sélectives du paysage. Bon nombre de ces villages
ont été aménagés par des organismes de gestion des eaux, et leur origine est
étroitement liée aux transformations du paysage engendrées par la construction
de barrages sur des rivières ou des cours d’eau. À vrai dire, les musées ont eux-
mêmes donné forme à une certaine représentation du paysage patrimonial en
plaçant des bâtiments, des sentiers, des jardins et des arbres, souvent autour de
plans d’eau, de manière à reconstituer l’apparence d’un établissement canadien
au XIX e siècle.
This paper draws an analogy between landscape painting and the construction of
pioneer village museums. Much as landscape painting framed scenes in ways that
privileged certain views and erased others, pioneer village museums built selective
views of the landscape. Many were built by flood water management agencies
and their origins are closely connected to the landscape changes wrought by the
damming of rivers and streams. In fact, museums themselves shaped ideas of a
heritage landscape by placing buildings, paths, gardens, and trees, often around
water features, in ways meant to evoke a sense of how Canadian settlement looked
in the nineteenth century.