Le peuple et l’argent du peuple : la première campagne de souscription pour la construction de l’Hôpital Sainte-Justine, 1951

Auteurs-es

  • Denyse Baillargeon

DOI :

https://doi.org/10.1353/his.2015.0057

Résumé

Cet article examine la première campagne de souscription menée par l’Hôpital Sainte-Justine en 1951 en vue de la construction de son nouvel immeuble sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, à Montréal. Encore peu étudiées par l’historiographie, ces campagnes témoignent d’une forme particulière « d’économie sociale mixte », un concept qui renvoie au partage des responsabilités entre le public et le privé dans le domaine de l’assistance et des soins. L’analyse des débats qui ont entouré l’organisation de la campagne de Sainte-Justine et ses résultats permet de faire ressortir les interactions qui se trouvaient à la base de ces entreprises de collectes de fonds de même que les contraintes qu’elles imposaient aux établissements. Ce faisant, elle montre que leur succès reposait tout autant sur une mécanique bien huilée que sur les rapports de force qui s’établissaient entre l’État, la direction des hôpitaux et la population, de même que sur la légitimité d’un système qui, dans les années 1950, commençait à être remis en question.
This article examines the first fundraising campaign conducted by the Hôpital Sainte-Justine in 1951 to support the construction of its new facility on the chemin de la Côte-Sainte-Catherine in Montreal. These campaigns, which has received little historiographical study to date, reflects a special form of “mixed social economy,” a concept that involves the public and private sectors sharing responsibilities in the area of assistance and care. Analysis of the debates around the organization of Sainte-Justine’s campaign and of its results sheds light on the interactions at the heart of such fundraising organizations and of the constraints they imposed on facilities. In the process, this analysis shows that their success relied as much on the existence of a “well-oiled machine” as on the power relationships developing between the government, hospital management, and the public as well as on the legitimacy of a system that, in the 1950s, was starting to be questioned.

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