Le saint sacrifice de la marche : pieds, charité et statut social dans les confréries portugaises à l’époque moderne

Authors

  • Isabel Dos Guimarães Sá

DOI:

https://doi.org/10.1353/his.2015.0020

Abstract

Au Portugal, au XVIe siècle encore, posséder un cheval s’avérait essentiel pour accéder au statut de noble. Pendant toute la période moderne, marcher fut un signe de déclassement, sauf lors de certains rites de la cour royale. Mais, c’était surtout dans les cérémonies confraternelles qu’aller à pied était symbole de charité; les nobles devaient en effet marcher quand ils rendaient visite aux pauvres « honteux », à l’occasion des processions, des cortèges funèbres ou de la cérémonie du lavement des pieds, le Jeudi saint. Toutefois, ils cherchaient souvent à se faire remplacer. Les privilèges médiévaux, qui attachaient une si grande importance au fait de posséder un cheval, s’étaient transformés en préjugés difficiles à éliminer, même dans l’accomplissement des rites.
In 16th-century Portugal, owning a horse was still a crucial requirement to attain the status of noble. Throughout the Early Modern Period, to walk was a sign of social disqualification, except in certain rituals at court where participants were required to stand. Above all, confraternal rituals required nobles to be on foot as a symbol of charity; they had to walk or stand while visiting the deserving poor or taking part in processions, funeral cortèges, or the washing of feet on Maundy Thursday. However, nobles often sought to have others attend these events on their behalf. Over time, the medieval privileges that had placed such great importance on horse ownership transformed into prejudices that were difficult to eradicate, even in the performance of rites.

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