Wilfully and With Intent: Self-Inflicted Wounds and the Negotiation of Power in the Trenches
DOI :
https://doi.org/10.1353/his.2014.0038Résumé
When Canadian soldiers went to war in 1914, they could not have anticipated the horrors that awaited them on the battlefields of France and Belgium. Many coped through drink, song, and friendship; others were unable to take the constant strain. In the panic of battle, some men turned and ran, deserting their units at the front. Others never returned from the hospital or from leave. Many tried to “stick it out”, breaking down with shell shock or neurasthenia. A less studied group both in Canada and the international literature are those who chose to intentionally injure themselves to escape life at the front. This paper uses official military records, medical files, hospital records, and personal letters and diaries from Canadian and British archives to examine self-inflicted wounds in the Canadian Expeditionary Force. It argues that self-mutilation was an aspect of the larger struggle for power in the trenches between officers and men—an act of defiance that posed a direct challenge to the exclusivity of military authority. It argues that while the number of Canadian soldiers who maimed themselves was small, they posed a significant problem for those who purported to hold a monopoly on power at the front.
À leur départ à la guerre en 1914, les soldats canadiens n’auraient pas pu imaginer les horreurs auxquelles ils allaient être confrontés sur les champs de bataille de France et de Belgique. Nombre d’entre eux ont tenu le coup en buvant, en chantant, en nouant des liens d’amitié; d’autres n’ont pas pu supporter la tension constante. Dans le feu de l’action, certains hommes se sont enfuis, abandonnant leur unité au front. Certains ne sont jamais revenus de l’hôpital ou de congé. Plusieurs ont essayé de tenir le coup, mais ont succombé à la névrose des tranchées ou à la neurasthénie. Un autre groupe, peu fréquemment étudiétant au Canada que dans l’historiographie internationale, est celui des soldats qui ont choisi de se blesser intentionnellement afin d’échapper au front. Le présent article s’appuie sur des archives militaires officielles, des dossiers médicaux, des dossiers d’hôpitaux, diverses lettres personnelles et des journaux intimes provenant de fonds canadiens et britanniques en vue d’étudier la question des blessures volontaires dans le Corps expéditionnaire canadien. Il fait valoir que l’automutilation s’avère un aspect de la lutte de pouvoir dans les tranchées entre officiers et soldats, et un acte de bravade qui constituait un défi direct à l’autorité militaire. Si le nombre de soldats canadiens qui se sont blessés eux-mêmes est peu élevé, leur existence représente tout de même un problème de taille aux yeux des hommes qui prétendent détenir le monopole du pouvoir au front.