Patriotism and Camaraderie: Workingmen in a Peacetime Milita
Regiment, 1907-1954
Auteurs-es
Christopher J. Anstead
Résumé
La plupart des spécialistes de l'histoire sociale et notamment ceux qui s'intéressent
à la classe ouvrière, n'ont porté aucune attention aux milices du début du 20e siècle, sauf
pour les railler. A première vue, elles semblent être des organisations purement
répressives, occupées à briser les grèves autant que la volonté des ouvriers qui se
joignaient à elles. Mais comme ces derniers n'hésitaient pas à s'y enrôler, ils devaient
donc en tirer un profit. Une interprétation gramscienne de ce phénomène (à partir d'une
étude détaillée du Oxford Rifles Regiment de Woodstock en Ontario) fait des milices un
champ clos de conflits masqués où les représentants de la classe dominante s'employaient
avec succès à renforcer les valeurs « légitimes », telles que le patriotisme ou
l'impérialisme, tandis que ceux des classes inférieures pouvaient s'y extérioriser dans une
atmosphère de camaraderie. Qu'on y discute des limites à la pratique des sports ou qu'on
se moque de la réprobation culturelle de l'alcoolisme, les milices du temps de paix
offraient aux ouvriers la possibilité de se forger des associations masculines soumises à
leurs propres règles.