Liberty, Equality and Tourism: D. C. Harvey, Prince Edward Island, and the Power of Tourism/History, 1931-1956
DOI:
https://doi.org/10.1353/his.2016.0000Abstract
Daniel Cobb Harvey (1886-1965) was one of the most renowned of the twentieth-
century historians of Canada’s Maritime Provinces. Although he served from
1931 to 1956 as the provincial archivist of Nova Scotia, he was throughout his
entire adult life passionately committed to the history of his native Prince Edward
Island. An ardent proponent of bringing the British liberal enlightenment to all
Canadians, Harvey worked assiduously from the 1920s to the 1950s to make
Islanders care about their province’s progress and Canadians care about the
Island. He scored some notable triumphs in the Historic Sites and Monuments
Board, which, thanks to his efforts, conceded far more plaques to honour Island
history than would otherwise have been the case. Yet in many ways the victory was
a Pyrrhic one. Tourism-related public history placed a strain upon the very liberal
enlightenment Harvey was attempting to secure. It did so both because of pressure
from the nascent tourism industry, which both provincial and federal governments
were coming to identify as a remedy for the Depression-induced crisis, and
because it often meant the direct application of problematic standards to historical
practice. It also entailed a politics of cultural selection that, in confirming again
and again the inevitability and rightness of liberal order, paradoxically placed
Harvey’s liberal values themselves under pressure.
Daniel Cobb Harvey (1886-1965) est l’un des historiens des provinces Maritimes
du Canada les plus réputés du XX e siècle. S’il a été archiviste provincial de la
Nouvelle-Écosse de 1931 à 1956, il s’est néanmoins passionné toute sa vie adulte
pour l’histoire de sa province natale, l’Île-du-Prince-Édouard. Ardent promoteur
de la diffusion des Lumières libérales britanniques auprès de tous les Canadiens,
Harvey s’est employé sans relâche depuis les années 1920 jusqu’aux années 1950
à sensibiliser les habitants de l’Île aux progrès de leur province et à cultiver
l’intérêt des Canadiens pour l’Île. Il a remporté quelques victoires remarquables
à la Commission des lieux et monuments historiques. Grâce à ses efforts, celle-ci
a en effet concédé beaucoup plus de plaques pour faire honneur à l’histoire de l’Île que ça n’aurait été le cas autrement. À bien des égards, pourtant, il s’agissait
là d’une victoire à la Pyrrhus, car l’histoire publique liée au tourisme a tamisé
fortement les lumières libérales mêmes que Harvey tentait de répandre. Elle l’a fait
à la fois parce qu’elle subissait des pressions de la part de l’industrie touristique
naissante, industrie que le gouvernement fédéral tout comme le gouvernement
provincial en étaient venus à voir comme un remède à la crise provoquée par la
Dépression, et parce que cela menait souvent à l’application directe de normes
problématiques à la pratique de l’histoire. Elle a également entraîné une politique
de sélection culturelle qui, en confirmant à plusieurs reprises l’inévitabilité et la
justesse de l’ordre libéral, mettait paradoxalement les valeurs libérales de Harvey
elles-mêmes à l’épreuve.