Réflexion sur le pouvoir féminin au Canada sous le Régime français : Le cas de la « seigneuresse » Marie-Catherine Peuvret (1667–1739)

Authors

  • Benoît Grenier

DOI:

https://doi.org/10.1353/his.0.0097

Abstract

Les femmes de la Nouvelle-France ont souvent été dépeintes comme étant « favorisées » en comparaison de leurs descendantes et de leurs consoeurs des colonies anglaises. Les veuves, en particulier, sont fréquemment présentées afin d’illustrer les possibilités que confère le droit à ces femmes « libérées » d’une tutelle masculine. Mais au-delà du mythe d’un âge d’or féminin en Nouvelle-France, les femmes qui exercent un pouvoir réel constituent l’exception plutô t que la règle. En étudiant les veuves de seigneurs résidants dans le Québec préindustriel, on constate que celles-ci deviennent rapidement des mères de seigneur et que les « seigneuresses » plus « entreprenantes » qui maintiennent le pouvoir seigneurial pendant une longue période constituent une minorité. Parmi ces « seigneuresses », Marie-Catherine Peuvret représente un cas exemplaire qui soulève de nombreuses questions et pistes de réflexion quant à l’exercice du pouvoir social et économique par une femme à l’intérieur de cette société patriarcale qu’est le XVIII e siècle canadien. Women of New France are often portrayed as being “privileged” in comparison with their colonial English counterparts or with their female descendants living under the British regime. Widows, especially, are frequently used to illustrate what possibilities the law permitted for these women who were free from male supervision. However, despite the myth of it being a golden age for women, women who really exercised power in New France were the exception, not the rule. A study of rural seigneurial widows in pre-industrial Quebec demonstrates that they quickly tended to become “mothers of seigneurs” rather than “seigneuresses.” The more entrepreneurial widows, who retained seigneurial power over a long period of time, were in the minority. The “seigneuresse” Marie-Catherine Peuvret is one such exemplary case that raises a number of questions and avenues of enquiry about the social and economic power of women in the patriarchal society of Canada’s eighteenth century.

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