Entre juillet 1917 et octobre 1918, Alma Drouin, jeune Franco-Américaine de Laconia, au New Hampshire, séjourne à Montréal. Ce sont les perspectives de mobilité professionnelle offertes par la métropole du Canada qui l’y ont attirée, ainsi que la vie trépidante qu’elle y percevait. À
partir de sa correspondance et de son journal intime, nous avons tenté de saisir les représentations que se fait Alma de sa vie quotidienne à Montréal et de comprendre comment cette grande ville fait partie de sa cartographie mentale, qui est plus vaste; Alma Drouin est en fait porteuse d’une identité hybride et d’une conscience transnationale, qui se manifeste notamment par sa participation à un réseau épistolaire canado-américain. Tout comme son usage de la mobilité géographique à des fins de mobilité sociale, le réseau épistolaire d’Alma s’inscrit dans une tradition migratoire occidentale et canadienne-française. Si elle se construit dans sa correspondance et son journal intime comme une jeune travailleuse autonome, Alma dépend néanmoins d’un important réseau transfrontalier de parents, d’amis et de connaissances.
Between July 1917 and October 1918, Alma Drouin, a young Franco-American woman from Laconia, New Hampshire, sojourned in Montreal. She had been drawn to Canada's metropolis by the opportunities that it offered for professional
mobility, as well as by its big-city attractions. Through an analysis of Alma's correspondence and her diaries, we have attempted to understand the ways in which she represented her daily life in Montreal, along with the place of this big city in her broader mental geography. Alma Drouin possessed a hybrid identity and a transnational consciousness, the latter evident in her participation in a cross-border network of correspondents. Both this network and Alma's use of geographical mobility to achieve social mobility were part of a long migratory tradition in the western world and in French Canada. While Alma constructed herself in her correspondence and her diaries as an independent “working girl”, she was nonetheless dependent upon a significant cross-border network of relatives, friends, and acquaintances.